L’infanterie Française de la révolution à la fin de l’empire
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L’infanterie Française de la révolution à la fin de l’empire
L’infanterie Française de la révolution à la fin de l’empire
De l’armée royale à l’armée révolutionnaire :
Avant 1789, dans l’armée royale, l’infanterie est organisée en infanterie de ligne et infanterie légère. La ligne comprend 79 régiments Français et 23 régiments étrangers, la plupart sont à deux bataillons, chaque bataillon comprenant huit compagnies de fusiliers et une compagnie de grenadiers. Concernant l’infanterie légère, elle est organisée en douze bataillons, chacun à quatre compagnies.
Quand la révolution éclate, l’armée régulière perd une partie importante de ses effectifs (environs 50 000 hommes vont déserter de 1789 à 1792). En Janvier 1791, souvenir de l’ancien régime, l’appellation de régiment est supprimée, remplacée par celle de demi-brigade. Bien qu’affaiblie, cette armée régulière disciplinée, entrainée et aguerrie tiendra sa place sur le champ de bataille, dans la défaite comme dans la victoire. A ses cotés vont combattre des unités issues de la révolution, les bataillons de gardes nationaux créés dés 1789, plus force de l’ordre qu’unités de combattants et les bataillons de volontaires, animés par la ferveur révolutionnaires, mal encadrés et équipés. Ces unités de qualités médiocres, ne possède aucune expérience de la vie en campagne, mais elles vont combattre victorieusement à Valmy et à Jemmapes.
En 1793, la convention décrète « l’amalgame », chaque bataillon de l’armée régulière va constituer le noyau d’une demi-brigade, on va lui adjoindre deux bataillons de volontaires, il s’agit d’associer la discipline et l’expérience de l’armée régulière à la ferveur révolutionnaire de la nouvelle armée.
Dans chaque demi-brigade, les bataillons ont gardés leur structure d’origine, huit compagnies de fusiliers et une compagnie grenadiers. Cette dernière est une compagnie d’élite, ses hommes sont sélectionnés en fonction de leurs grandes tailles et de leurs états de services. Ils ont une solde supérieure à celle des fusiliers et ne sont pas soumis aux corvées. Leur uniforme, bonnet à poils, épaulettes et parements rouge permet de les identifier.
Avec le décret de l’amalgame, l’infanterie légère est organisée en demi-brigades légère à l’image de l’infanterie de ligne, le bataillon régulier constituant le 2e bataillon, les 1e et 3e bataillons étant composés de conscrits et de volontaires. En Janvier 1794, il existe 22 demi-brigades légères. Un bataillon d’infanterie légère est constitué de 8 compagnies de chasseurs et une compagnie de carabiniers (équivalent aux grenadiers de la ligne).
Réformes du consulat à l’empire :
En 1803, les demi-brigades reprennent l’appellation de régiments et l’année suivante, les régiments d’infanterie passent à quatre bataillons.
En 1805, dans tous les régiments de ligne et léger, une deuxième compagnie d’élite est créée, dite de « voltigeurs ». Elle est constituée à partir d’une compagnie de fusiliers (ou de chasseurs pour la légère), ses hommes sont sélectionnés par leurs petites tailles, leurs agilités et leurs valeurs au combat. Leurs tenues vestimentaires, épaulettes et parements verts et jaunes permet de les identifier.
En 1808, une réforme va profondément modifier l’organisation de l’infanterie. Les régiments passent officiellement à quatre bataillons de guerre et un bataillon de dépôt. Ce dernier à quatre compagnies de fusiliers est chargé de la formation des recrues. Les quatre autres bataillons sont à six compagnies, dont une compagnie de grenadiers, une compagnie de voltigeurs et quatre compagnies de fusiliers, chacune avec un effectif théorique de 140 hommes.
La réorganisation de 1813 :
Après la désastreuse retraite de Russie, L’armée est complètement réorganisée, à partir des survivants, des troupes venues d’Espagne et des conscrits. Ces derniers vinrent combler les rangs et servirent à créer de nouvelles unités. Ainsi les cohortes de la garde nationale furent, en Janvier 1813 organisées en 88 bataillons qui formèrent 22 régiments. Toutes ces troupes ont une structure classique, un régiment à quatre bataillons, un bataillon à six compagnie, une de grenadiers, quatre de fusiliers et une de voltigeurs, mais l’effectif des compagnie ne dépassera rarement les 80 hommes.
Il faut noter, en Janvier 1813, la création de quatre régiments dits « de marine », composés d’artilleurs de marine tirés des ports de la côte et reconvertis en fantassins. Ils se feront particulièrement remarquer par leur courage et leur ténacité, dans le corps de Marmont, notamment lors des batailles de Lutzen, Bautzen et à Leipzig. Chaque régiment de marine sera à quatre bataillons de quatre compagnies (environ 160 hommes par compagnie). Cette armée reconstituée tant bien que mal, va combattre en Allemagne en 1813, puis en France en 1814, jusqu'à la première abdication de l’empereur.
Les cent jours :
Dès sont retour de l’ile d’Elbe, Napoléon entreprend de remettre l’armée sur pied de guerre. Quand la campagne débute, cette réorganisation et loin d’être terminée, l’infanterie comprend 90 régiments de ligne et 15 légers, en général à deux bataillons. Les bataillons sont toujours à six compagnies, mais celles-ci ont un effectif dépassant rarement les 80 hommes.
Le recrutement
Avant que n’éclate la révolution, l’armée royale est composée de soldats professionnels. Au niveau des provinces, des unités de milices sont constitués par tirage au sort, mais ces unités sont sans grande valeur militaire.
A partir de Septembre 1798, la loi « Jourdan » met en place la conscription. Le principe est simple, tout citoyen âgé de 20 à 25 ans est obligé de faire un service militaire initialement pour une durée de 5 ans. Par la suite, la durée s’étendra à la durée de la guerre. Ainsi, on verra des conscrits incorporés lors des guerres de la révolution et êtres démobilisés en 1815, avec l’abdication de l’empereur.
Quand une levée est décidée, chaque préfet organise des conseils de révision au sein des communes de son département. A la date prévue, les conscrits sont convoqués et rassemblés à la mairie. Le conseil est composé du maire, d’un officier médecin, un officier de recrutement et un officier de gendarmerie. Les conscrits sont d’abord passés en revue pour contrôler les éventuelles inaptitudes physiques et exemptions (fils de veuves, ainé d’orphelin). Ensuite, un tirage au sort est effectué pour désigner ceux qui partiront aux armées. A partir de 1804, les familles suffisamment riches peuvent payer un remplaçant qui prendra la place de leur fils, dans ce cas, tout se fait moyennant finance, devant un notaire.
Une fois sélectionnés, les conscrits rejoignaient leur bataillon de dépôt. Ils allaient suivre « l’école du soldat », c'est-à-dire apprendre les rudiments de leur futur métier, marcher au pas en gardant la formation, tirer au fusil. Au fils des ans, cette formation sera de plus en plus rapide, car les besoins en hommes étaient importants.
En 1813, l’armée est décimée en Russie, pour combler les pertes, la conscription va toucher de jeunes adolescents de moins de 20 ans. On va les appeler les « Maries-louises », car le décret est signé par l’impératrice Marie Louise d’Autriche. Pour ces recrues, cette école du soldat se fera sur la route, pour rejoindre leurs régiments, leurs apprentissages de soldats se faisant sous le feu !
A ce sujet, je conseille la lecture du roman d'Erckmann-Chatrian « Histoire d’un conscrit de 1813 ». Vous trouverez le lien de téléchargement, ci-dessous :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64716g
Les réfractaires :
Les réfractaires refusaient de se présenter au tirage au sort. Il s'agissait surtout de paysans qui, en période de paix, préféraient rester aux champs pour nourrir leur famille. Généralement, les gendarmes les retrouvaient ou la justice faisait payer à leur famille une amende dissuasive.
De l’armée royale à l’armée révolutionnaire :
Avant 1789, dans l’armée royale, l’infanterie est organisée en infanterie de ligne et infanterie légère. La ligne comprend 79 régiments Français et 23 régiments étrangers, la plupart sont à deux bataillons, chaque bataillon comprenant huit compagnies de fusiliers et une compagnie de grenadiers. Concernant l’infanterie légère, elle est organisée en douze bataillons, chacun à quatre compagnies.
Quand la révolution éclate, l’armée régulière perd une partie importante de ses effectifs (environs 50 000 hommes vont déserter de 1789 à 1792). En Janvier 1791, souvenir de l’ancien régime, l’appellation de régiment est supprimée, remplacée par celle de demi-brigade. Bien qu’affaiblie, cette armée régulière disciplinée, entrainée et aguerrie tiendra sa place sur le champ de bataille, dans la défaite comme dans la victoire. A ses cotés vont combattre des unités issues de la révolution, les bataillons de gardes nationaux créés dés 1789, plus force de l’ordre qu’unités de combattants et les bataillons de volontaires, animés par la ferveur révolutionnaires, mal encadrés et équipés. Ces unités de qualités médiocres, ne possède aucune expérience de la vie en campagne, mais elles vont combattre victorieusement à Valmy et à Jemmapes.
En 1793, la convention décrète « l’amalgame », chaque bataillon de l’armée régulière va constituer le noyau d’une demi-brigade, on va lui adjoindre deux bataillons de volontaires, il s’agit d’associer la discipline et l’expérience de l’armée régulière à la ferveur révolutionnaire de la nouvelle armée.
Dans chaque demi-brigade, les bataillons ont gardés leur structure d’origine, huit compagnies de fusiliers et une compagnie grenadiers. Cette dernière est une compagnie d’élite, ses hommes sont sélectionnés en fonction de leurs grandes tailles et de leurs états de services. Ils ont une solde supérieure à celle des fusiliers et ne sont pas soumis aux corvées. Leur uniforme, bonnet à poils, épaulettes et parements rouge permet de les identifier.
Avec le décret de l’amalgame, l’infanterie légère est organisée en demi-brigades légère à l’image de l’infanterie de ligne, le bataillon régulier constituant le 2e bataillon, les 1e et 3e bataillons étant composés de conscrits et de volontaires. En Janvier 1794, il existe 22 demi-brigades légères. Un bataillon d’infanterie légère est constitué de 8 compagnies de chasseurs et une compagnie de carabiniers (équivalent aux grenadiers de la ligne).
Réformes du consulat à l’empire :
En 1803, les demi-brigades reprennent l’appellation de régiments et l’année suivante, les régiments d’infanterie passent à quatre bataillons.
En 1805, dans tous les régiments de ligne et léger, une deuxième compagnie d’élite est créée, dite de « voltigeurs ». Elle est constituée à partir d’une compagnie de fusiliers (ou de chasseurs pour la légère), ses hommes sont sélectionnés par leurs petites tailles, leurs agilités et leurs valeurs au combat. Leurs tenues vestimentaires, épaulettes et parements verts et jaunes permet de les identifier.
En 1808, une réforme va profondément modifier l’organisation de l’infanterie. Les régiments passent officiellement à quatre bataillons de guerre et un bataillon de dépôt. Ce dernier à quatre compagnies de fusiliers est chargé de la formation des recrues. Les quatre autres bataillons sont à six compagnies, dont une compagnie de grenadiers, une compagnie de voltigeurs et quatre compagnies de fusiliers, chacune avec un effectif théorique de 140 hommes.
La réorganisation de 1813 :
Après la désastreuse retraite de Russie, L’armée est complètement réorganisée, à partir des survivants, des troupes venues d’Espagne et des conscrits. Ces derniers vinrent combler les rangs et servirent à créer de nouvelles unités. Ainsi les cohortes de la garde nationale furent, en Janvier 1813 organisées en 88 bataillons qui formèrent 22 régiments. Toutes ces troupes ont une structure classique, un régiment à quatre bataillons, un bataillon à six compagnie, une de grenadiers, quatre de fusiliers et une de voltigeurs, mais l’effectif des compagnie ne dépassera rarement les 80 hommes.
Il faut noter, en Janvier 1813, la création de quatre régiments dits « de marine », composés d’artilleurs de marine tirés des ports de la côte et reconvertis en fantassins. Ils se feront particulièrement remarquer par leur courage et leur ténacité, dans le corps de Marmont, notamment lors des batailles de Lutzen, Bautzen et à Leipzig. Chaque régiment de marine sera à quatre bataillons de quatre compagnies (environ 160 hommes par compagnie). Cette armée reconstituée tant bien que mal, va combattre en Allemagne en 1813, puis en France en 1814, jusqu'à la première abdication de l’empereur.
Les cent jours :
Dès sont retour de l’ile d’Elbe, Napoléon entreprend de remettre l’armée sur pied de guerre. Quand la campagne débute, cette réorganisation et loin d’être terminée, l’infanterie comprend 90 régiments de ligne et 15 légers, en général à deux bataillons. Les bataillons sont toujours à six compagnies, mais celles-ci ont un effectif dépassant rarement les 80 hommes.
Le recrutement
Avant que n’éclate la révolution, l’armée royale est composée de soldats professionnels. Au niveau des provinces, des unités de milices sont constitués par tirage au sort, mais ces unités sont sans grande valeur militaire.
A partir de Septembre 1798, la loi « Jourdan » met en place la conscription. Le principe est simple, tout citoyen âgé de 20 à 25 ans est obligé de faire un service militaire initialement pour une durée de 5 ans. Par la suite, la durée s’étendra à la durée de la guerre. Ainsi, on verra des conscrits incorporés lors des guerres de la révolution et êtres démobilisés en 1815, avec l’abdication de l’empereur.
Quand une levée est décidée, chaque préfet organise des conseils de révision au sein des communes de son département. A la date prévue, les conscrits sont convoqués et rassemblés à la mairie. Le conseil est composé du maire, d’un officier médecin, un officier de recrutement et un officier de gendarmerie. Les conscrits sont d’abord passés en revue pour contrôler les éventuelles inaptitudes physiques et exemptions (fils de veuves, ainé d’orphelin). Ensuite, un tirage au sort est effectué pour désigner ceux qui partiront aux armées. A partir de 1804, les familles suffisamment riches peuvent payer un remplaçant qui prendra la place de leur fils, dans ce cas, tout se fait moyennant finance, devant un notaire.
Une fois sélectionnés, les conscrits rejoignaient leur bataillon de dépôt. Ils allaient suivre « l’école du soldat », c'est-à-dire apprendre les rudiments de leur futur métier, marcher au pas en gardant la formation, tirer au fusil. Au fils des ans, cette formation sera de plus en plus rapide, car les besoins en hommes étaient importants.
En 1813, l’armée est décimée en Russie, pour combler les pertes, la conscription va toucher de jeunes adolescents de moins de 20 ans. On va les appeler les « Maries-louises », car le décret est signé par l’impératrice Marie Louise d’Autriche. Pour ces recrues, cette école du soldat se fera sur la route, pour rejoindre leurs régiments, leurs apprentissages de soldats se faisant sous le feu !
A ce sujet, je conseille la lecture du roman d'Erckmann-Chatrian « Histoire d’un conscrit de 1813 ». Vous trouverez le lien de téléchargement, ci-dessous :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64716g
Les réfractaires :
Les réfractaires refusaient de se présenter au tirage au sort. Il s'agissait surtout de paysans qui, en période de paix, préféraient rester aux champs pour nourrir leur famille. Généralement, les gendarmes les retrouvaient ou la justice faisait payer à leur famille une amende dissuasive.
Re: L’infanterie Française de la révolution à la fin de l’empire
merci pour cet article !
adrien- Messages : 4
Date d'inscription : 05/09/2017
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